Retour sur la biennale d'art contemporain de Lyon
Clément Romier | On Google + | Art - Permalink
Retour sur la Biennale d’art contemporain de Lyon (dont j’avais déjà parlé ici) après une première visite de la Sucrière, un des principaux lieux d’expositions. Globalement la biennale de cette année est plus intéressante que ses précédentes éditions, peut-être un peu plus proche du public et plus « réfléchie ». On a moins l’impression d’une biennale qui veut en mettre plein la vue et séduire à tout prix comme on a pu le voir parfois ces dernières années.
Mais si l’ensemble est relativement intéressant, quelques œuvres sortent vraiment du lot et méritent vraiment un coup d’œil.
Le travail de Takahiro Iwasaki m’a particulièrement frappé. Cet artiste japonais incarne pour moi le mieux le thème de cette biennale, le Spectacle du Quotidien. Partant d’objets banals, il fait intervenir son imagination pour les transformer totalement. Tissant des structures très fines à base de fils, ou fabricant des maquettes de bâtiments, son œuvre se joue sur une autre échelle, beaucoup plus petite, et nous invite à regarder autrement les objets qui nous entourent. Au final, ce travail, classé dans le chapitre « La Magie des Choses », nous replonge un peu dans l’enfance en nous permettant de retrouver un regard que bon nombre d’adultes ont perdu, ou plutôt ont renié. Une esthétique toute en finesse, à la fois sobre, touchante et bluffante de technique.
Toujours dans le chapitre « La Magie des Choses », le travail de Sarah Sze est très intéressant. Une grande sculpture (ou plutôt structure) sphérique, suspendue au plafond, est créée uniquement à partir d’objets de la vie courante, très variés, et assemblés de manière à la fois structurée et chaotique. Recréant un univers mécanique et poétique, chaque objet à une fonction précise, alimentant le mouvement perpétuel de cette création. A la fin de chaque exposition, chacune de ses œuvres est démontée et ses composants récupérés avant d’être réutilisés dans la prochaine création. La magie des choses opère bien, et donne envie d’en voir plus.
D’autres œuvres, sans être autant intéressantes, méritent aussi d’être citées comme le travail d’Eko Nugroho, artiste indonésien qui réinterprète la tradition sacrée du théâtre de marionnettes asiatiques, en l’adaptant au monde actuel, ou encore celui de Pedro Reyes à travers son Atlas de l’innovation citoyenne, qui répertorie diverses actions innovatrices, comme des alternatives au monde dans lequel nous vivons (bien que ce travail, pour moi, ne soit plus vraiment de l’art).